
Robert Tatin
Les enfants de David Verger2006
180 x 140 cm
Ces tableaux constituent un défi à nos habitudes de lecture de la peinture ainsi qu’à notre culture artistique. En effet on n’y rencontre guère ces enfants rois, petits adultes aristocrates, ni ces enfants à part entière présentés dans leur vie quotidienne (éducation, jeux, relations avec leurs parents) ou campés dans leur condition sociale : pas d’impétueux Gavroches, ni d’orphelins misérables aux pieds nus. Non plus ces petits bourgeois proprets ou fils et filles de leur peintre de père. Ce sont donc des « portraits d’absences », des peintures qui nous renvoient à ce qui nous manquent en elles, aux éléments disparus de notre catalogue habituel tout en nous suggérant de nouvelles présences à travers ces tableaux-photos d’identité en noir et blanc, à travers ces corps seulement ébauchés, ces sourires plus ou moins esquissés et jamais clairs ni francs. Ainsi David Verger nous offre des enfants vieux à vraies fausses mines d’adultes. Il nous observe de ces regards sombres qui vous fixent sans rien livrer de leur nature profonde... Si d’aventure cette dernière existait. En définitive, il n’y a pas d’enfants ni d’enfance, ni, de fil en aiguille, d’innocence. Il ne reste plus que des potentialités nues, des mystères à élucider avec notre histoire, avec nos souhaits d’avenir... Et des questionnements sur la Vérité, sur la Mouvance des Origines comme sur la Fuite du Temps. Jean-Jacques Dabla (2022)
Tous droit réservé à David Verger