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Robert Tatin

2020
122 x 196 cm

Que sont-elles sinon des impressions de forêts, des perspectives sans fin ni fond telles des photos maintes fois agrandies dans lesquelles, à force d’essayer de voir, nous nous heurtons à la surface du papier.

Que percevons-nous ? Des nuances tons sur tons produisant un effet d’enchevêtrement. De même des troncs surgissent, entremêlés, dont la matière semble se tisser les uns aux autres. Notre regard cherche à se perdre et se promène dans des sousbois comme dans un rêve éveillé, sans fin. Nous cherchons la fin d’un territoire impossible : ce paysage est tissé de contrastes et de paradoxes.

L’impression de profondeur suggérée par la couleur et l’organisation des arbres dans l’espace et celle recherchée aussi par notre désir de voir plus loin dans l’image, contrastent avec cet empêchement à entrer plus en avant, à voir clairement plus loin que les silhouettes des arbres surgissant en contre-jour.
Aussi loin que notre vue puisse nous porter nous cherchons le petit pan de ciel bleu, l’espace de repos qui refuse de se dévoiler et partout nous affrontons cette verticalité emprisonnante revendiquée par la présence des troncs d’arbres faisant obstacle. Derechef nous nous promenons dans ces bois, en curieux insatiables, nous traquons le détail iconique, cherchons l’écorce, la feuille, la biche, mais à force de voir nous rencontrons le détail pictural : matière en transformation longuement maturée au cœur de l’atelier du peintre.








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