
Robert Tatin
2018122 x 198 cm
David Verger associe des peintures de paysages de sous-bois à des reproductions surdimensionnées de photo-portraits inquiétantes. Une relation mystérieuse s’établit entre les regards de ces visages déformés par le temps et ces paysages dont l’espace se traduit par une étendue continue horizontale et verticale que morcellent des ruisseaux sinueux et des rangées d’arbres qui suivent le tracé d’imaginaires lignes de fuite. On peut d’ailleurs s’étonner du respect des formats classiques de ces paysages, dont les limites éciment systématiquement les arbres aux troncs blanchis. Le ciel est relégué hors du format pour laisser place à l’ombre des sous-bois et à la terre brumeuse d’une journée sans soleil. Les sous-bois hachurés de troncs sont aussi impénétrables que les images agrandies de photographies d’un autre temps. La représentation des portraits fantomatiques d’enfants, d’oiseaux ou d’animaux morts à peine détachés du fond grisâtre appliqué sur le papier confirme la sensation d’un écart irréductible entre le spectateur et le sujet de l’œuvre. Une part d’incompréhension résiste à l’observation et à l’analyse.
Tous droit réservé à David Verger